Actes Sud Leméac p. 276
Lui dire que son mari était mort depuis quatorze ans n’aurait servi à rien, cela aurait même été faux. Certains êtres ne meurent jamais, l’impression qu’ils ont un jour exercée est plus forte qu’aucun effacement concret. L’amour continue à vivre. Tout comme la trahison. Le temps est un plasma qui se développe et se replie, et nous existons dans différents plis qui se trouvent tantôt à l’intérieur, tantôt à l’extérieur, nous sommes derrière tous les coins de l’air et du temps. Le mari de Mme …, donc, n’est pas mort. Il vit, mais on ne peut pas lui téléphoner, ces lignes-là sont débranchées.